La ferme d’élevage
Cela fait près de quatre cents ans que la famille Jacques exploite les terres de la ferme.
Depuis plus de 20 ans maintenant, notre ferme est conduite selon les pratiques d’une ferme d’élevage biologique extensive, c’est à dire, sans intrant chimique et avec une faible densité d’animaux. Dans notre ferme, nous avons moins d’1UGB/hectare (une Unité Gros Bétail par hectare).
Sur les 150ha de la ferme, nous élevons des vaches Galloway, mais aussi des chevaux de traits, des poneys Highland et Fjord, des moutons de différentes races, de la volaille, des lapins, des chèvres, des ânes, … en tout, plus d’une trentaine de races d’animaux.
Le bétail Galloway pâture les différentes prairies de la ferme. Les vaches allaitantes restent avec leur veau dans les pâtures autour de la ferme pour en assurer une meilleure surveillance. Les bœufs, élevés pour les colis de viande, passent une partie de l’année dans les différentes réserves naturelles. L’hiver, tout le bétail se retrouve dans la stabulation avec parcours extérieur, et est nourri au foin.
La Galloway, originaire d’Écosse, est une vache rustique, très résistance, facile à élever, et qui se contente de fourrage grossier. Le vêlage est facile (depuis 20 ans que nous élevons des Galloway, nous n’avons dû faire aucune césarienne).
En été, les bêtes se nourrissent de l’herbe des prairies et des multitudes d’herbacées présentes dans les réserves naturelles. En hiver, elles reçoivent du foin bio issu de nos prairies et des réserves. Les éventuels compléments sont certifiés bio. Les bœufs, destinés au colis de viande, ne sont pas engraissés. Nous produisons notre propre fourrage afin de tendre vers l’autonomie alimentaire.
Nous élevons également des chevaux de traits ardennais.
Des poneys Highlands, race rustique originaire d’Écosse, permettent l’entretien des réserves naturelles.
Nous élevons par ailleurs plusieurs races de moutons, plus de dix races de poules, des lapins ainsi que les diverses volailles de la basse-cour, des ânes, des chèvres, des lamas, etc.
La gestion des réserves naturelles
- Les milieux gérés
Nous gérons depuis 2005, en collaboration avec Natagora et la Région Wallone, un peu plus de 100 ha de réserves naturelles se situant dans la vallée de la Géronne et dans le Parc Naturel Haute-Sûre-Forêt d’Anlier. Des troupeaux de vaches Galloway et de poneys Highland entretiennent par pâturage très extensif ces zones humides issues des pratiques agropastorales des siècles passés. Ces réserves présentent en effet une belle mosaïque de biotopes : bas-marais acides, prairies oligotrophes et submontagnardes, nardaies à Arnica, mégaphorbiaies, boulaies tourbeuses,…
Sans gestion, ces milieux ouverts ou semi-ouverts évolueraient vers la forêt et les cortèges d’espèces sensibles associés disparaitraient.
- Les espèces protégées
De nombreuses espèces botaniques rares sont encore présentes en belles stations grâce au pâturage : Nard raide, Arnica, Comaret, Trèfle d’eau, Laîche à bec, Canneberge, Scorsonère des prés, Pédiculaires des bois et des marais, diverses espèces de Sphaignes, Platanthère à fleurs vertes, Orchis de mai et tacheté, Linaigrettes vaginées et à feuilles étroites …
Tout logiquement, cette flore diversifiée et ce maillage d’habitats permet de maintenir des populations d’insectes eux aussi menacés : Cuivré et Nacré de la bistorte, Petite violette, Nacré de la sanguisorbe, Hespérie échiquier, Criquet ensanglanté, Decticelle bariolée, Orthétrum bleuissant, Gomphe vulgaire…
Les oiseaux sont également attirés par ces milieux riches, que ce soit pour pour y nicher, pour s’y nourrir, pour hiverner ou tout simplement pour reconstituer des graisses en halte de migration : Cigogne noire, Grue cendrée, Bécassines des marais et sourde, Bécasse des bois, Pie-grièches écorcheur et grise, Locustelle tachetée, Rousserolle verderolle, Hypolaïs polyglotte, Bruant des roseaux…
En fauchant ou en patûrant les réserves naturelles avec notre bétail, nous contribuons à la sauvegarde de la biodiversité.